En janvier 2021, de nouvelles normes énergétiques et environnementales ont été mises en place concernant les rénovations de bâtiment, plus particulièrement en matière de gaz et autres énergies. Appelé RE 2020, ces nouvelles mesures remplaçant celle du RT2012 ont pour objectif de réglementer l’empreinte carbone, c’est-à-dire la consommation d’énergie, mais aussi le Co2 émit lors de la construction et rénovation de bâtiment.
Les nouvelles mesures
Ces mesures s’inscrivent dans les trois objectifs établis par le gouvernement pour lutter contre le réchauffement climatique:
- Un objectif de sobriété énergétique ainsi qu’une décarbonisation de l’énergie;
- Une diminution de l’impact carbone;
- Une garantie de confort en cas de forte chaleur
Qu’en est-il aujourd’hui ? Quels impacts ces nouvelles normes auront sur le secteur de la rénovation ? Nous aborderons dans cet article les conséquences que ces réglementations ont eu sur le gaz dans les travaux de rénovation.
Une diminution nécessaire à la transition écologique:
Face à l’urgence climatique, l’adoption de ces mesures témoigne du besoin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre en France. Il paraît pour de nombreuses personnes impératif de ne plus consommer d’énergie fossile si nous voulions réussir l’objectif prévu de consommation zéro d’ici 2050. Ainsi, l’entrée en vigueur de ces réglementations visent à exclure de manière définitive les chaudières à gaz des logements neufs. Bien que ces objectifs soient considérés comme insuffisants pour certains comparé aux statistiques d’émission et d’empreinte carbone, le gouvernement espère pouvoir grâce à cela atteindre l’objectif de sobriété énergétique à l’horizon de 2050.
Un impact indéniable sur la consommation en énergie des consommateurs
En plus d’exclure les nouveaux logements avec des installations de chaudière à gaz, ces mesures auront certainement un impact sur la consommation de gaz, en particulier celle des ménages. En conséquence de ces réglementations, ces derniers seront plus susceptibles d’avoir recours à d’autres équipements de chauffage.
Effectivement, selon l’étude commandée par le Sénat, la proportion de chaudière passera de 29% à nul pour les logements individuels et de 69% à 10% pour les logements collectifs. A l’opposé, les pompes à chaleur (PAC) passeront elles respectivement de 47 à 71%, de 6 à 56% et de 24 à 39%.
Cela aura certainement des répercussions sur le pouvoir d’achat des ménages, dont certains voudront probablement opter pour des chauffages moins énergivores et à la consommation moins onéreuse. Cette hypothèse est partagée avec l’EDF qui affirme que les PAC sont “plus cher à l’achat mais moins cher à l’usage”.
Coût moyen annuel d’un chauffage:
Coût annuel d’un chauffage à gaz | Coût annuel d’une PAC | |
Logement individuel | 1231 euros | 560 euros |
Logement collectif | 669 euros | 304 euros |
Hausse de coût des logements neufs
Bien que les installations énergétiques représentent un facteur extérieur à l’évolution des prix du marché de l’immobilier, le rapport demandé par le Sénat craint que le RE2020 ne provoque une hausse des coûts des matériaux de construction et donc des systèmes de chauffage. Cette hausse pourrait en conséquence faire augmenter le prix de l’immobilier et fermer davantage l’accès à la propriété. Contre toute attente, cette supposée hausse ne sera néanmoins pas accompagnée d’une baisse de la demande de logements qui, quant à elle, ne cesse d’augmenter.
Ainsi, les professionnels de la rénovation anticipent une hausse à court terme jusqu’à 10% des coûts de construction, ce qui fera diminuer la demande de chantier.
L’isolation thermique au centre de la RE2020
Le renforcement d’isolation thermique se trouve parmi les principaux objectifs affichés par cette nouvelle réglementation. Dans le RT2012, l’épaisseur de cette dernière avait été augmentée, de 0 à plus de 100 millimètres en 30 ans, pour une meilleure isolation et ce nombre va augmenter avec le RE2020, jusqu’à atteindre même 300 millimètres pour les constructions neuves. Pour ce qui est des bâtiments existants, de nouveaux dispositifs, tels que le diagnostic énergétique, ont été mis en place pour qu’ils puissent eux aussi optimiser leur empreinte énergétique. Cette nouvelle formalité permettrait elle aussi de baisser l’empreinte carbone tout en assurant une isolation efficace.
Pour encourager les propriétaires à remettre à niveau leur isolation, le gouvernement a entre autres lancé un Plan de relance dans le but de décarboniser les constructions et bâtiments actuels de 50% d’ici 2050.
Ces nouvelles normes concernant le gaz continueront assurément d’impacter la filière de la construction qui devra dorénavant privilégier des alternatives respectueuses de l’environnement et moins énergivores en accord avec l’objectif Zéro Carbone prévu par les pouvoirs publics. L’étude demandée par le Sénat prévoit avec ces changements de diminuer de 1,2% la consommation de gaz ainsi qu’une baisse de 0,2% des GES. De cette façon, la demande de rénovation d’installation énergétique devrait ainsi sensiblement augmenter dans les années à venir.